Dimanche 11 mai

Oril a écrit:mes CV sont pas monté    mais jai meme pas deux mille points

Oril a écrit:mes CV sont pas monté    mais jai meme pas deux mille points

Debout au dernier poste avant l'accès aux grandes cages de métal réservées aux esclaves, Sargith fouetta avec encore plus de verve le dos du mastodonte de son fouet à lanières multiples constellées d'hameçons acérés.

- "Avance, te dis-je, avance ! Apprends à reconnaitre la voix de ton maître quand il te donne un ordre !"

Il y eut un frémissement de la créature et Sargith se fendit d'un sourire oblique. Se faire obéir d'une telle masse avait quelque chose de grisant. Mais son sourire se figea tout à coup. Il réalisa avec surprise que la masse ne se déplaçait que pour se tourner vers lui. L'elfe-noir sorti sa lame courbe à barbures, présentant la possibilité d'un danger pour lui-même.

- "Je t'ai dit d'avancer, stupide esclave !"

Sa voix avait perdu un octave réalisa t-il en lui même, alors que le colosse continuait à se mouvoir malgré les coups de fouets. Il dirigea la pointe de sa lame vers la masse de couenne graisseuse, cherchant où frapper. Les replis de cuir poilus et adipeux laissaient peu de choix pour une zone vraiment douloureuse, ou même fatale, réalisa t-il en reculant d'un pas.

Devant lui, l'ogre avait fini de se retourner et occupait de sa masse tout l'espace confiné. L'elfe-noir contempla un bref instant la gigantesque carcasse musculeuse avec de grands yeux. Sa tête bardée de poils et dégoulinante d'anneaux de maille de mauvaise qualité tournait de gauche et de droite. Son regard semblait perdu dans le vague, alors qu'il regardait passivement autour de lui, comme si les coups précédents n'avaient pas existé. Ses bras étaient comme des sacs de farine pleins à craquer et son torse faisait simplement la taille d'une armoire - bardée de protection d'acier hétéroclites.

Le regard de l'elfe noir descendit sur le corps de l'ogre, et s'arrêta à son entre-jambe.

Par Khaine, on dirait le bras d'un orc, se hasarda à penser l'Elfe-Noir en contemplant la masse de chair flasque à peine protégée par un petit carré de cuir de taille bien insuffisante.

Sargith se ressaisit et serra le poing sur le manche de sa lame. L'ogre terminait son tour d'horizon d'un air placide et considéra finalement son tourmenteur.

Il ouvrit la bouche, découvrant des dents de la taille d'un poing. Sa voix résonna comme deux cailloux qui s'entrechoquent dans l'espace confiné de la cale.

- "Toi pas chatouiller Grotah, petite créature. Grotah pas pouvoir avancer, sinon".

L'elfe-noir cligna des yeux. Son cerveau reptilien lui hurlait qu'un danger mortel se tenait devant lui. Qu'il devait frapper le premier. Mais son instinct de guerrier savait qu'un coup mortel serait impossible à porter dans cette masse de muscles. Une goutte de sueur perla sur sa tempe. Le colosse commença à bouger et Sargith se prépara à frapper malgré tout.

Contre toute attente, l'ogre pivota lentement en sens inverse, se désintéressant tout à fait de lui. Il semblait se concentrer sur son mouvement, parvenant à se remettre péniblement dans la position qu'il occupait précédemment avec le peu d'espace dont il disposait. Il fit un pas en avant, puis deux, et rentra maladroitement dans la cage d'acier renforcé. Quand il se retourna pour jeter un regard interrogatif à Sargith, l'Elfe-Noir se rendit compte qu'il n'avait pas fait un pas pour fermer la porte. Il se vilipenda intérieurement, admettant avec un agacement avoir été impressionné par la créature.

Un mouvement entraperçu derrière lui, très proche, le fit se retourner comme l'éclair, lame haute. Trop tard. Une silhouette vive et claire avait profité de son geste pour se couler sous son bras et se plaquer contre lui.

- "Salut mon beau…", susurrèrent les lèvres purpurines ornées de dents pointues tout contre sa joue.

Daynïsa, réalisa Sargith avec un frisson de terreur mêlée d'excitation, en sentant une lame courbe remonter le long de son entre-jambe. Depuis des mois, la Furie hantait ses pensées les plus intimes comme une lame aiguisée fouaillant ses entrailles. Il l'avait repérée dès son arrivée à bord de l'Arche, alors qu'elle et ses sœurs montaient à bord de l'Arche sur le départ, pour leur campagne annuelle de pillage et de collecte d'esclaves.

Plusieurs fois, il avait tenté de l'approcher, de l'attirer à lui dans un coin sombre, de lui proposer de satisfaire leurs sens à tous les deux… Chaque fois, elle s'était dérobée avec un petit rire, ne laissant derrière elle que le parfum musqué de ses drogues et de sa peau nue, le laissant à ses tourments intérieurs. Il ne pensait plus qu'à elle, à ses jambes, à ses lèvres, à la moiteur de sa peau et à son opulente poitrine (il faut dire qu'elle approchait le bonnet B).

Comble de son agonie, elle s'était donnée sans en faire de mystère à Dralval, un de ses frère de quartier, et qui plus est de rang inférieur ! Il était sûr qu'elle l'avait fait à dessein, se jouant de son tourment... Quand Sargith avait clairement fait comprendre au jeune freluquet que la Furie était son domaine réservé, Dralval n'avait pas défendu plus avant sa cause. Il avait même docilement encouragé son supérieur dans cette direction. Il n'avait osé qu'un commentaire personnel à la fin de leur discussion, en caressant du bout de ses doigts une cicatrice qui courrait sur sa joue jusqu'à ses lèvres. "Une sacrée coquine", avaient été ses mots.

Et elle était là. Contre lui… Enfin ! Son parfum emplissait ses narines. Sa joue écrasée contre la sienne était douce et frémissante. Ses lèves, murmuraient, effleurant les siennes à chaque parole susurrée dans la demie-obscurité.

- "Tu sais ce que j'aimerai vraiment, là, maintenant, Draval ?"

La lame de la Furie remontait en même temps que son membre. La main qui s'était glissée sous sa tunique semblait bruler l'intérieur de ses cuisses comme un tisonnier rougit à blanc.

Il avala sa salive avec difficulté.

Elle déposa un baiser sur ses lèvres, et le repoussa finalement contre les barreaux. Elle tenait quelque chose de cliquetant dans sa main.

Les clés de la cage, parvient à penser Sargith.

La furie lui envoya un clin d’œil et, souple comme une chatte, se coula dans la cage derrière lui. Sargith poussa un cri d'avertissement, mais la porte avait déjà claquée.

Sargith compris qu'il avait été à nouveau manipulé quand il sentit les drogues commencer à tétaniser ses membres. Il resta sans pouvoir effectuer un mouvement, sans pouvoir s'empêcher de regarder, pendant les (très) longues minutes ou Daynasa poussa de toute la force de sa petite gorge des hurlements de plaisirs, alors que l'ogre la retournait de tous les cotés contre les barreaux d'acier.

Quand tout s'arrêta, et qu'elle parvint à sortir de la cage, chancelante et un sourire extatique aux lèvres, ce ne fut que pour adresser un regard fatigué à Sargith avant de filer dans la coursive sur un dernier "ciao Sargith !", avec un clin d’œil appuyé.

Il fallu un temps à Sargith pour revenir à la réalité, et retrouver l'usage de ses muscles, habité d'une humeur mortellement noire. L'ogre s'était paisiblement assoupis. L'Elfe Noir connaissait sa valeur et ne saurait être pardonné pour sa mort, en admettant qu'il parvienne à le tuer comme il en avait présentement l'envie. Une froide résolution se fit jour dans sa tête. L'ogre mourrait en esclave, et de la pire façon qui soit. C'était peu, mais c'était sa revanche. Il veillerait personnellement à ce qu'il soit confié au pire Maître des Esclaves et aux tâches les plus dures… Oui, il aurait sa revanche. Jamais plus l'ogre ne reverrait la lueur du jour, par Khaine, il en faisant le serment.

- "Relâchez les ogres immédiatement !"

Sargith sorti en un instant de sa torpeur. Tout à sa rage, il n'avait même pas perçu l'arrivée du Maître de la section des esclaves. Ses paroles firent leur chemin jusqu'à sa conscience.

- "Quoi ? Je veux dire… Maître ?"
- "Une armée est signalée", continua son supérieur en faisant demi-tour. "Les ogres vont combattre pour nous… Ce sera leur première tâche ! Fait vite, les humains et les nains sont en approche rapide… Ces maudits Hommes-Lézards ont également été signalés… La bataille sera rude pour reprendre la mer".

Sargith regarda les clés dans sa main. Puis la cage toute proche et son occupant.

Par Khaine… Comment avait-il pu offenser son dieu à ce point sans s'en rendre compte ?